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Marshal Rosenberg : « Tout conflit peut se transformer en un dialogue paisible » Empty Marshal Rosenberg : « Tout conflit peut se transformer en un dialogue paisible »

Lun 25 Aoû 2008 - 6:08
Marshal Rosenberg : « Tout conflit peut se transformer en un dialogue paisible »



Comment parler ce “langage du coeur” ?

Il y a quatre points simples mais essentiels à suivre. D’abord, j’observe ce qui se passe réellement dans une situation donnée : qu’est-ce qui, dans les paroles ou les actes de mon interlocuteur, contribue à mon bien(mal)-être? Ensuite,j’exprime ce que je ressens en présence de ces faits : suis-je triste, joyeux, inquiet, fâché ? Puis je précise les besoins à l’origine de ces sentiments.

Ainsi, la mère d’un adolescent pourrait-elle exprimer ces trois points en disant à son fils : « Lorsque tu laisses tes vêtements dans le salon au lieu de les emporter[observation], je suis de mauvaise humeur [expression] car j’ai besoin de plus d’ordre dans les pièces que nous partageons[besoin précisé]. »

Dernière composante : une demande précise et concrète. « Pourrais-tu, s’il te plaît, prendre tes affaires et les mettre dans ta chambre. » En utilisant ces quatre points et en aidant l’autre à faire de même, nous établissons un courant de communication qui débouche naturellement sur la bienveillance. Et cela, aussi bien dans son couple ou avec ses enfants qu’au travail. Chaque année, nous formons des policiers, des enseignants, des infirmières. Mais aussi des militants pour la paix, dans des régions touchées par la guerre comme leRwanda, l’Irlande, la Paslestine ou Israël.

Un exemple ?
Un jour, je présentais ma méthode devant cent soixante-dix musulmans palestiniens réunis dans un camp de réfugiés, à Bethléem. Une rumeur a parcouru l’assistance qui s’est mise à m’insulter : « Ils disent que vous êtes un Américain, donc un tueur d’enfants », m’a expliqué mon interprète. Je savais que les réfugiés en voulaient aux Etats-Unis qui fournissaient des armes à Israël. Je me suis adressé à celui qui venait de me traiter d’assassin : «Vous êtes en colère, car vous aimeriez que mon pays utilise ses ressources autrement ? Vous aimeriez que l’on vous aide à améliorer vos conditions de vie? » « Exactement, m’a-t-il rétorqué.
Vos enfants vont-ils à l’école ? Ont-ils des terrains de jeu? Parce que le mien, lorsqu’il joue, c’est dans les égouts ! » Mon interlocuteur a exprimé sa souffrance pendant vingt minutes. Cherchant à repérer les sentiments et les besoins implicites dans chacune de ses déclarations, je me suis contenté de recevoir ses paroles. Non comme des attaques, mais comme le don d’un semblable qui cherche à faire partager ses rancoeurs et son sentiment de vulnérabilité. Il s’est senti compris, respecté, écouté et a été à même de m’écouter, à son tour, exposer les raisons de ma visite : les bienfaits de la CNV.



Pourquoi cette démarche ?
Je me suis interrogé très tôt sur la nature humaine. Enfant, j’ai vécu à Détroit, dans le Michigan. Le racisme y était très vif. A l’école, mon nom de famille m’a valu insultes et coups. Plus tard, persuadé que la nature profonde de l’homme le conduit à donner et à recevoir dans un esprit de bienveillance, je me suis posé deux questions : pourquoi nous coupons- nous de notre bonté naturelle au point d’adopter des comportements agressifs ? Comment, inversement, certains individus parviennent-ils à rester en contact avec elle,même dans les pires situations ?

J’ai cherché des réponses dans les textes religieux. Puis j’ai étudié la psychologie clinique à l’université. Mais j’ai vite été déçu, entendre mes confrères ne parler qu’en terme de « pathologie » me semblait rétrograde et réducteur.

Après mon doctorat, j’ai décidé d’entreprendre mes propres recherches.A cette époque, j’ai rencontré le professeur Carl Rogers et ses travaux m’ont été précieux. « Pour dépasser la souffrance,disait-il, il est nécessaire d’avoir une écoute empathique et de l’authenticité.» Le rôle déterminant de l’usage que l’on fait des mots m’a toujours frappé. Notre relation au langage, de par notre éducation, pousse la plupart d’entre nous à étiqueter autrui et à exiger plutôt qu’à prendre conscience de nos sentiments, de nos envies et de nos responsabilités. J’ai donc encouragé les gens à dépasser cette communication aliénante pour qu’ils apprennent à exprimer leurs véritables désirs, à entendre la demande derrière le message exprimé et essayer d’y répondre.


Que faire face à une personne silencieuse ?
J’ai reçu une patiente qui n’avait pas ouvert la bouche depuis longtemps. J’ai commencé à lui dire comment moi je me sentais : « Je suis tendu parce que j’aimerais pouvoir établir une communication avec vous et je ne sais pas comment m’y prendre. » Faute de réponse, j’ai parlé de moi pendant trois quarts d’heure. Le lendemain: toujours la même souffrance exprimée à travers le silence. Et moi, je faisais tout mon possible pour établir un lien en lui parlant de mon impuissance.

Au cinquième jour, enfin, elle a communiqué : détournant son visage de moi, elle a mis sonpoing près de ma figure. J’ai ouvert ses doigts crispés, un à un. Ils maintenaient un papier sur lequel était inscrit : « S’il vous plaît, aidez-moi à dire ce qu’il y a à l’intérieur.»


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Lun 25 Aoû 2008 - 6:10
TEST :
Parlez-vous non-violent ?
A l’instar de Gandhi ou Martin Luther King, parlez-vous couramment la langue de la non-violence, que Marshall Rosenberg appelle aussi le “langage du coeur”, garant de sérénité et de respect ? Pour le savoir, voici quatre exercices relatifs aux quatre composantes de la CNV.


Observer sans juger
Cochez les phrases qui, selon vous, ne comportent aucun jugement :
1- Sylvia travaille trop.
2- Arnaud est un homme généreux.
3- Jean-Louis ne m’a pas demandé mon avis pendant la réunion.

Observation
- 1 « Trop » est une opinion. Pour ne pasjuger, on aurait pu dire : « Aujourd’hui, Sylvia a passé douze heures au bureau. »
- 2 « Généreux » est une évaluation. Pour l’éviter, on aurait pu dire : « Depuis vingt ans, Arnaud donne un dixième de son salaire à une oeuvre de charité. »
- 3 Il s’agit bien là d’une observation sans évaluation.

Exprimer clairement ses sentiments
Cochez les phrases où, selon vous, des sentiments sont nommés :
-1 J’ai le sentiment que tu ne m’aimes pas.
-2 J’ai peur quand tu dis cela.
-3 Je me sens incompris(e).

Expression
1- « Tu ne m’aimes pas » ne dit pas les sentiments de la personne qui parle, mais
décrit ceux qu’elle attribue à l’autre.
2- Ici, un sentiment est spécifiquement exprimé.
3- « Incompris(e) » n’est pas un sentiment. On aurait pu dire : « Je suis déçu(e)…»

Identifier ses besoins
Cochez les phrases où, selon vous, la personne qui parle prend la responsabilité de ce qu’elle ressent :
1- Il arrive que les gens fassent de petites réflexions qui me blessent.
2- Je suis mécontent(e) quand tu es en retard.
3- Je suis fâché(e) quand tu dis cela, car j’ai besoin de respect et j’entends tes paroles comme une insulte.

Identification des besoins
1- Pour préciser vraiment les besoins qui sont à l’origine de ses sentiments, cette personne aurait du dire : « Parfois, quand les gens me font des réflexions, je me sens blessé(e), car j’aimerai être apprécié(e). »
2- Pour exprimer véritablement ses besoins, il aurait fallu dire : « Je suis contrarié que tu arrives en retard, car j’espérais passer la soirée avec toi. »
3- Ici, la personne assume pleinement la responsabilité de ses sentiments.

Savoir formuler une demande
Cochez les phrases où, selon vous, une action concrète est demandée :
1- Je veux que tu me comprennes.
2- Je veux que tu arrêtes de boire.
3- J’aimerais que tu ne dépasses pas la limite de vitesse.

Formulation
1- « Que tu me comprennes » n’exprime pas clairement une demande concrète.
2- On ne dit pas ici ce que l’on veut, mais ce que l’on ne veut pas.
3- Ici, la demande est claire et concrète.

Source : “Les mots sont des fenêtres ou bien ils sont des murs” de Marshall Rosenberg, Syros, 1999.
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Ven 29 Aoû 2008 - 19:46
Extraits de la préface de Marshall Rosenberg
pour la traduction en allemand du livre de Jacques Salomé
"Le courage d’être soi."

Il est gratifiant de savoir qu´il y a des personnes généreuses et altruistes dans de nombreux pays qui essaient par des chemins variés de faire de notre monde un espace où les besoins de tout à chacun peuvent être comblés par le fait de donner et de partager dans la compassion.
Je suis plein d´espoir quand je reçois la confirmation que le réseau de la “Communication non-violente” que j´ai mis en place, est en harmonie avec d´autres réseaux, tendant eux aussi à, apprendre aux gens comment utiliser le langage d´une façon non violente et à vivre tous ensemble d´une façon qui contribue à créer un monde plus en paix. Il est important à mes yeux que les personnes travaillant dans ce but sachent qu´il existe d´autre tentatives que la leur.

Jacques Salomé a mis en place un réseau de communication et de relation grâce à la méthode ESPERE surtout dans les pays francophones. C’est un réseau dans lequel il partage et initie une façon d´être, de communiquer et de vivre les relations humaines avec sensibilité et empathie dans tous les domaines de la vie, avec une approche qui est en harmonie avec la “Communication non violente”.

En effet je crois qu´il serait avisé de relier ces différents réseaux existants afin de trouver, ensemble, un moyen d´agir en synergie, en s´aidant les uns les autres. La traduction en allemand du livre de Jacques Salomé “Le courage d´être soi”, dans lequel il expose et explique le fond et les bases de sa méthodologie en se basant sur ses propres expériences de vie, me semble être un sentier prometteur pour une connexion entre les différents réseaux qui existent sur notre planète.
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Lun 29 Sep 2008 - 16:52
LE LANGAGE DE LA GIRAFE



Marshal Rosenberg : « Tout conflit peut se transformer en un dialogue paisible » Fitzha10




La girafe est l'animal terrestre qui a le plus grand cœur. Le "girafien" est par conséquent le langage du cœur et la langue au moyen de laquelle on peut mettre fin aux altercations belliqueuses - avec les autres et avec soi-même !


Marshall Rosenberg - qui a grandi aux Etats-Unis en tant que Juif blanc dans un quartier noir au taux de criminalité extrêmement élevé - a vécu, petit enfant, une situation où des groupes d'hommes tout entiers étaient assassinés autour de lui. Lui et ses parents survécurent, mais à peine fut-il à l'école qu'il se vit confronté à une totale inhumanité. Il était rejeté à cause de son nom de famille.
Alors que beaucoup d'autres, à sa place, eussent été dépassés par les événements et se fussent réfugiés dans la dépression, Marshall réfléchit très tôt à ce qui devrait être changé dans le monde pour que de telles choses ne puissent plus se produire. Et il a trouvé quelque chose : depuis 40 ans, il travaille avec succès dans le monde entier sur la base de sa méthode. Ce qu'il a trouvé, il l'appelle aujourd'hui la "communication non violente" ou encore le "langage de la girafe".
Marshall travaille beaucoup avec des images et des représentations enfantines. Celles-ci aident aussi les adultes à apprendre plus vite la "nouvelle langue". Il existe ainsi, selon lui, un langage de la girafe et un langage du loup.
Notre ton habituel, aujourd'hui bien souvent considéré comme normal, est appelé "langage du loup" par Marshall, ou encore "langage suicidaire".
Les bébés et les petits enfants qui apprennent tout juste à parler s'expriment encore très automatiquement en girafien ; mais, par imitation et papotage, ils apprennent très vite le langage suicidaire du loup. Exemple : imaginez un bébé qui est couché dans son petit lit et qui a faim pendant la nuit et qui, s'il pouvait déjà parler, crierait de son petit lit : "Eh, les parents, qu'est-ce qu'il y a ? Est-ce que vous roupillez encore égoïstement ? Bougez-vous le train arrière et, s'il vous plaît, apportez-moi mon biberon !"
Si les bébés communiquaient ainsi (c'est-à-dire à la manière du loup), ils mourraient tous de faim. Mais heureusement, les bébés "parlent" encore girafien et n'expriment que leurs besoins et leurs sentiments.



Marshal Rosenberg : « Tout conflit peut se transformer en un dialogue paisible » Girafe12



Et CELA est précisément le langage de la girafe : on exprime… ce qui est (observation de la situation) ; … comment on se sent à cette occasion (sans y ajouter d'évaluation) ; … le besoin propre qui, à cette occasion, est satisfait ou n'est pas satisfait.

Dans le cas positif, on peut remercier en girafien avec une particulière efficacité ; dans le cas négatif, on peut même aplanir les conflits. Mais la girafe ne parle pas seulement girafien ; elle entend aussi avec des oreilles de girafe. C'est-à-dire qu'elle n'entend jamais une offense ou une réflexion minable. Derrière tout ce qui est dit, la girafe entend les sentiments et les besoins et répond à ceux-ci, non à ce qui a été dit. La girafe détectera des occasions positives dans ce qui a été dit, là où d'autres n'entendront que des "attaques".


Marshall a vécu un exemple très significatif au Nigéria, où il a pu servir de médiateur dans une guerre tribale.
Il y avait là deux tribus qui étaient si déchirées qu'elles avaient déjà tué plusieurs centaines de personnes de part et d'autre. En 6 mois, un élève de Marshall parlementa avec les deux tribus jusqu'à ce qu'il les eût convaincues de se rencontrer avec Marshall dans une conversation commune. Au cours de ces 6 mois, 63 nouvelles personnes avaient été tuées.
Les chefs de tribu ainsi que 12 membres de chaque tribu et Marshall vinrent à la rencontre qui fut finalement arrangée.
Marshall pria les deux chefs de lui dire quels étaient ceux de leurs besoins que ne satisfaisait pas l'autre tribu.
Chef A : "Ceux d'en face sont des meurtriers !"
Chef B : "Vous voulez nous opprimer !"
Marshall qui avait interrogé sur les besoins, ne recevait en réponse que des accusations. En tant que médiateur, il pointa ses oreilles de girafe et essaya d'en extraire, derrière les accusations formulées en langage de loup,les sentiments et les besoins. Il dit au chef A : "Chef, est-ce que je vous comprends bien si je dis que vous avez besoin de sécurité et que vous voudriez bien que les conflits, quelle que soit leur importance, soient quand même réglés de manière que tous les membres de votre tribu ne craignent pas pour leur vie ?"
Chef A : "C'est exactement ce que j'ai dit. Oui !"
Naturellement, ce n'était pas du tout ce qu'il avait dit, mais c'était en définitive ce qu'il voulait dire. Il l'avait exprimé en langage suicidaire de loup, et Marshall l'avait entendu avec des oreilles de girafe et traduit en langue girafienne.

"Pourquoi as-tu donc assassiné mon fils ?" cria aussitôt un membre de la tribu B. Marshall lui dit alors, ainsi qu'au chef B : "Chef, nous allons bientôt en arriver aux besoins de votre tribu. Auparavant, voudriez-vous être assez aimable pour répéter ce que vous venez d'entendre ?"
Le chef B dut s'y reprendre à 4 fois avant de pouvoir répéter la phrase, traduite en girafien, de manière que le chef A se sentit correctement compris.
Puis les rôles furent inversés. Marshall dit au chef B : "Chef B, est-ce que je vous comprends bien si je dis que vous avez un besoin d'égalité ? Vous voudriez être aussi bien accepté, en tant qu'homme, que les membres de la tribu A ?" (L'une des tribus était chrétienne, l'autre musulmane).
"C'est exactement cela que j'ai dit !" proféra aussi le chef B. Marshall avait de nouveau pertinemment traduit le lupin en girafien. Il fit alors répéter au chef A la phrase girafienne jusqu'à ce que le chef B fut satisfait.

A cet instant, un autre membre de la tribu se leva et dit : "nous ne pouvons pas apprendre en un jour ce mode de communication, mais si nous avions appris plus tôt à communiquer de cette façon, nous n'aurions pas eu besoin de nous entretuer ! "
Marshall se réjouit infiniment de cette déclaration, et la rencontre se termina par le fait que de nombreux membres des deux tribus se déclarèrent volontaires pour s'entraîner au langage de la girafe et pour s'instaurer médiateurs pour le cas où de nouveaux problèmes surgiraient.


Marshal Rosenberg : « Tout conflit peut se transformer en un dialogue paisible » Girafe13


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Lun 29 Sep 2008 - 16:53
APPRENDRE LE LANGAGE DE LA GIRAFE


Marshal Rosenberg : « Tout conflit peut se transformer en un dialogue paisible » Duo_gi10



Ce sont les enfants de 4 ans qui apprennent le plus vite le langage de la girafe.
Les adultes ont souvent besoin d'entraînements intensifs et répétés pour apprendre le langage de la girafe.
En revanche, on peut l'inculquer aux enfants dès l'âge de 4 ans, et ils l'apprennent en un temps record.

Il existe déjà en Israël 300 groupes d'entraînement, où enfants israéliens et palestiniens s'entraînent en commun.
Marshall était un jour en visite dans l'une de ces écoles, où tous les enfants avaient appris le girafien. Alors que Marshall parlait avec l'institutrice, deux garçons du cours préparatoire vinrent en pleurant et demandèrent un "médiateur". L'institutrice téléphona dans une autre classe, et un garçon de 11 ans arriva, qui se présenta librement comme le médiateur du jour pour le cas où il y aurait des "problèmes lupins".

Marshall put ainsi constater avec quelle simplicité les enfants appliquaient sa technique et, surtout, avec quelle rapidité. Le garçon qui jouait le médiateur mit dans la main de l'un des deux contractants une marionnette représentant une girafe et, à l'autre, il mit des oreilles de girafe qu'il avait lui-même bricolées. Lui-même prit en main une marionnette représentant un loup.
La règle est la suivante : seul a le droit de parler celui qui a en main la marionnette de la girafe. Le médiateur dit : "Observation !", et l'enfant à la girafe dit : "J'étais sur le terrain de foot, il est venu et il m'a poussé sans aucune raison…"
Aussitôt, le médiateur à la marionnette de loup fit des mouvements nets de la bouche. L'enfant sut tout de suite de quoi il retournait et répéta sa phrase sans y ajouter d'interprétation : "Il m'a poussé !"

Lors de l'observation, en effet, seuls les faits doivent être décrits, et toute interprétation doit être omise.
C'est là un des points essentiels qui font longtemps échouer les adultes quand ils apprennent le langage de la girafe.
Leur ego blessé ne résiste pas à l'ajout des interprétations ; il leur faut souvent 5 tentatives, ou même davantage.

L'enfant médiateur fut satisfait de la nouvelle phrase et dit ensuite, tout aussi simplement que précédemment : "Sentiments".
L'enfant à la girafe : "Je me suis senti blessé, petit et malheureux".
Le médiateur : "Besoins".
L'enfant à la girafe : "Je voudrais être estimé et respecté".
Le médiateur : "Je t'en prie".
L'enfant à la girafe : "Je voudrais que tu ne me pousses plus".
Ensuite, le médiateur invita le second enfant à répéter ce qu'il avait entendu.
Enfant 2 : "Je l'ai poussé, il se sent blessé, petit et malheureux et il voudrait être estimé et respecté. Sa demande est que je ne le pousse plus".
Le médiateur à l'enfant 1 : "Est-ce que tu te sens compris ?"
Enfant 1, reniflant et grognant : "Oui".
Puis la marionnette et les oreilles de la girafe furent échangées et ce fut le tour du second enfant.
Après que les 2 enfants eurent entendu et compris les sentiments et les besoins de l'autre, ils trouvèrent très vite une solution sur laquelle tous deux se mirent d'accord. Marshall demanda à l'un des enfants comment il se sentait maintenant. L'enfant répondit qu'il était très content car, avant la dispute, l'autre avait été son meilleur ami, et il n'aurait pas aimé perdre son meilleur ami.

Cela paraît très simple, et pourtant les adultes ont besoin de plusieurs week-ends d'entraînement pour obtenir le même résultat. La raison en est que, chez nous, le langage du loup a déjà pénétré profondément, et que nous nous parlons souvent aussi A NOUS-MÊMES, en pensées, dans le langage du loup. Nous avons donc du mal à coiffer des oreilles de girafe, tant nous sommes habitués au langage du loup.


Marshal Rosenberg : « Tout conflit peut se transformer en un dialogue paisible » Girafe14


Voici quelques trucs pour apprendre le langage de la girafe.
En premier lieu, nous devrions apprendre à prendre "conscience des besoins" (éduquer les oreilles de la girafe). Nous pouvons le faire de la façon suivante. Nous établissons une liste qui contient 3 choses :

1. Que me dit mon "éducateur intérieur" quand je suis "moins que parfait" ? (des choses telles que : tu n'es pas assez bon, tu es trop bête, tu n'y arriveras jamais, ta conduite est déplorable, etc.)
2. Quels sont les concepts que j'utilise quand je juge les autres (tout haut ou en pensées) ?
3. Liste des réponses négatives que je pourrais recevoir des autres et dont j'ai peur.
Quand nous avons établi cette liste, nous en traduisons tous les points en langage de girafe, c'est-à-dire en besoins.

REMARQUE : Tous les messages lupins sont des besoins formulés de façon minable et suicidaire.
Nous parcourons donc simplement notre liste, nous nous souvenons des déclencheurs relatifs aux différentes déclarations et formulons en mots le besoin qui se cache là-derrière. Quel est MON besoin, celui qui se cache derrière ce message lupin ?
Ensuite, on doit deviner ce que pourrait être le besoin de l'autre (dans les réponses redoutées), quand il dit des choses comme ça.
On s'imagine qu'on agit comme agirait l'autre.


Que serait notre besoin caché dans cette situation ?


Dernière édition par Admin le Lun 29 Sep 2008 - 19:49, édité 3 fois
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Lun 29 Sep 2008 - 16:53
LA GRATITUDE DE LA GIRAFE


Marshal Rosenberg : « Tout conflit peut se transformer en un dialogue paisible » Girafe10



Exercer la gratitude est un autre point important dans l'apprentissage du girafien, particulièrement important pour fortifier notre énergie. La gratitude est, pour ainsi dire, le "carburant" des girafes.
La gratitude aussi peut être exprimée en girafien et en lupin.
Imaginez que quelqu'un vous dise : "Tu as accompli ton travail de façon parfaite, tu es le champion dans cette activité."
Comment vous sentez-vous quand vous entendez cela ? Véritablement ?! (ne continuez la lecture que quand vous avez complètement saisi le sentiment).
Imaginez maintenant que quelqu'un vous dise, au lieu de cela : "Quand tu as fait ceci ou cela (l'activité est minutieusement décrite), je me suis beaucoup réjoui, je me sentais soulagé, reconnaissant et inspiré. Tu as ainsi totalement satisfait mon besoin de m'en remettre à quelqu'un d'autre et de pouvoir te faire confiance".
Quelle sorte de remerciement vous fournit le plus de "carburant intérieur" ?
La première déclaration était une gratitude avec évaluation (et par conséquent lupine), et la seconde était sans évaluation. Vous êtes-vous demandé, dans la vie, pourquoi les manifestations de reconnaissance d'autrui vous touchaient aussi peu ? N'était-ce pas celles qui contenaient des évaluations ? Même si ce sont, sur le moment, des évaluations positives, cela est loin de nous satisfaire, en général, aussi profondément que la gratitude girafienne.


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S'EXERCER A LA GRATITUDE :
1. Pensez au remerciement que vous eûtes volontiers reçu dans la vie, mais qui n'est jamais venu. Imaginez-vous maintenant la personne quand elle vous remercie en girafien selon les 3 points (observation, sentiments, besoins satisfaits).
2. Pensez à des choses que quelqu'un a faites pour vous dans les dernières 24 heures. Remerciez selon les 3 points (même des broutilles).
3. Inculquez à votre éducateur intérieur d'être reconnaissant envers VOUS. Faites lui fêter quelque chose qui a amélioré la vie pour vous.
a) soyez reconnaissant de quelque chose en quoi vous vous êtes fait du bien à vous-même (selon les 3 points).
b) soyez reconnaissant de quelque chose par quoi vous avez amélioré le monde ou la vie d'autrui (il existe en vérité au moins 100 choses par jour à fêter, même les babioles !).
4. Pensez à quelqu'un, dans votre vie, que vous n'avez pas encore remercié. Remerciez-le en pensée (ce peut-être des morts). Ensuite, réfléchissez : qu'est-ce qui vous retient de vous rattraper et d'utiliser les remerciements de la girafe si la personne est encore en vie ? Établissez la liste des gens que vous n'avez pas encore remerciés. Qu'est-ce qui vous en empêche ?

La langue des girafes - ou communication non-violente - résonne peut-être comme une technique essentiellement extérieure, mais elle exige et occasionne en même temps tant de changements intérieurs que l'apprentissage de cette langue comporte aussi, comme effet secondaire, une action thérapeutique. Car, qui n'inculque pas le langage de la girafe à son éducateur intérieur - et n'apprend pas la compassion et la compréhension pour soi-même - celui-là ne pourra pas non plus le mettre en œuvre véritablement pour les autres.
Par conséquent, plus on s'exerce dans le girafien, plus on obtient de considération devant soi-même et devant autrui. Plus aussi on devient sensible à ses vrais désirs et en même temps - à la voix de l'intuition. Et plus on devient heureux automatiquement -alors que, à proprement parler, on ne fait que s'entraîner à la communication non-violente.
Voici un dernier exemple tiré de la riche expérience de Marshall :
Lors d'une visite dans une prison, Marshall demanda à un détenu quel était son besoin essentiel, et celui-ci répondit : "Mon grand besoin est d'assassiner XY. Le seul rêve que je fais toutes les nuits, c'est la manière dont je tuerai XY quand je sortirai d'ici".
Marshall : "Je parie que je peux te montrer quelque chose qui te ferait davantage plaisir ! Peux-tu me consacrer assez de temps pour que je te présente mon idée ?"
Le détenu (dans l'autodérision) : "Du temps, j'en ai à revendre !"
Marshall se livra alors à un jeu de rôle avec le détenu. Il lui fit jouer la personne XY, et lui-même joua le prisonnier en tant que girafe, et avec des oreilles de girafe. Il dit au détenu, qui jouait XY : "Ecoute. Je vais te dire maintenant ce qui s'est produit en moi, et tu devras le répéter. Tu ne devras rien faire d'autre. Aucune explication !
"Sais-tu ce que cela signifie que de vivre exclusivement pour des pensées de vengeance ? Ce n'est vraiment pas une vie. Répète cela !"
Le détenu joua d'abord au loup, donna des explications et proféra des échappatoires. Mais Marshall ne lui laissa aucun répit jusqu'à ce qu'il eût répété ce qu'il avait entendu - puis il ajouta la phrase suivante : "J'ai un besoin de reconnaissance de mes souffrances, je me sens comme ceci ou comme cela… etc." (Marshall s'était fait raconter le cas).
Après que le détenu, en YX, eut répété 4 phrases semblables de Marshall, il dit "Stop, stop, tu as raison. C'est beaucoup plus qu'il ne m'en faut".
Marshall expliqua au détenu qu'il avait en vue l'image typique du héros de cinéma. Le héros se bat et se fustige - et il venge les opprimés. Nous croyons en cette image et voulons la réaliser exactement mais, dans la vie réelle, cela ne nous satisfait nullement. Toute pensée de vengeance n'est qu'un besoin insatisfait de compassion !
Quand Marshall, trois mois plus tard, se retrouva dans cette prison, le détenu accourut immédiatement vers lui et lui dit, très excité, qu'il serait libéré 3 mois plus tard. Il pria Marshall de refaire encore une fois, très exactement, l'exercice avec lui, car sinon un malheur arriverait bientôt ! Mais, dans l'entre-temps, il avait préféré la variante de la girafe !
"Toute idée de vengeance est un besoin insatisfait de compassion", dit Marshall pour commenter cet exemple. Et elle nous pompe force et énergie, elle détériore tout ce que nous rencontrons dans la vie. Reconnaître les vrais besoins qui se cachent là-derrière ne conduit pas seulement à plus de bien-être dans l'instant ; cela augmente aussi et fortifie notre lumière intérieure. Ainsi, nous pouvons d'autant plus facilement nous relier à l'énergie de l'univers, et d'autant plus de "hasards" nous aident.

Trouvé sur le forum souffle d'amour.
http://souffle.forumactif.org/
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Mar 11 Nov 2008 - 2:15
Les MOTS sont des fenêtres et peuvent devenir des murs..."
Marshall Rozenberg
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