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L’école de Palo Alto: théorie de la communication Empty L’école de Palo Alto: théorie de la communication

Lun 25 Aoû 2008 - 15:15
Palo Alto


L’école de Palo Alto désigne un groupe d’hommes qui ont travaillé ensemble autour de théorie de la communication et de la relation entre les individus.

L’initiateur de ce travail et père de cette école est Grégory BATSON, zoologue, anthropologue et ethnologue. Il a été influencé par les mathématiciens, pères de la « cybernétique », Norbert WIERNER et John Von NEUMAN, et également par Ludwig Von BERTALAUFFY, biologiste qui a élaboré la « théorie des systèmes ».

Bertrand RUSSEL, père de la « théorie des types logiques », et Milton ERIKSON, initiateur d’un langage et d’une approche hypnotique en thérapie, ont aussi influencé son travail.

C’est le mélange des genres qui a fait toute la force de l’école de Palo Alto et qui a apporté un renouveau dans la vision de la communication.
L’une de ces originalités majeures est l’utilisation de l’approche systémique dans le domaine des relations humaines.

Postulat de départ :
« Il est impossible de ne pas communiquer »

La communication est liée au comportement des individus. Il n’y a pas de « non-comportement » (le silence et l’inaction sont un comportement) par conséquent la communication est permanente.


Quatre grands principes :

1°/ Deux niveaux de sens dans un message :
L’information, ou le contenu, c’est ce qui est dit.
La relation entre les individus.
Ex : Je m’approche d’une jeune femme pour lui demander mon chemin (contenu). Ce n’est pas un hasard si je l’ai choisie plutôt que le monsieur à côté (relation).

Perturbation possible : confusion entre le contenu et la relation.
Ex : Il est possible que je me sois dirigé vers la jeune femme parce qu’elle était la seule présente sur place pour m’aider. Mais, elle peut me mettre une claque, pensant que je la drague.

2°/ Dualité dans la communication d’un message :
Deux modes distincts et complémentaires :

Digital :lié au langage et à un code; pour communiquer, il est nécessaire que les interlocuteurs aient un code commun (même langue).

Analogique : gestuelle, mimique et posture; ce mode est plus intuitif et reste compréhensible sans dictionnaire !

Perturbation possible : perte ou absence de congruence entre le verbal et le non-verbal; vous pouvez la détecter chez votre interlocuteur. Cela ne vous arrivera pas si vous dites ce que vous pensez et si vous pensez ce que vous dites !

3°/ La ponctuation des échanges :
C’est la suite des échanges dans une communication, une suite de segments et le regard que chacun porte sur le comportement de l’autre.

Ex : Lui s’enferme dans le bureau parce que sa femme râle; elle râle parce qu’il s’enferme dans son bureau.

Peu importe de savoir qui a raison ou tort, l’important est de comprendre que chacun « ponctue » son échange pour maintenir le système dans cet équilibre.

Chacun fait plus de la même chose, il faut modifier les ponctuations.

Perturbation possible : au premier degré, elle est évidente. Il faut en plus se méfier de la « prédication », ne pas présupposer.

Le mari s’enferme parce qu’il présuppose que sa femme va râler ou la femme râle parce qu’elle présuppose que son mari va s’enfermer. Nous trouvons toujours le moyen de vérifier notre présupposé pour pouvoir dire: « tu vois, je le savais !».

4°/ La Métacommunication :
Métacommuniquer, c’est échanger sur sa propre communication au niveau du contenu ou au niveau de la relation.

Ex : « Si je te dis ça, c’est parce que je t’apprécie. », j’explique et justifie le pourquoi de ma communication. En tapant sur un verre pour obtenir le silence, je « métacommunique » que je souhaite communiquer quelque chose.

Perturbation possible : Ne pas métacommuniquer, ne pas prendre de recul, risque de laisser la communication s’enfermer dans le conflit. Il faut savoir dire : « Il y a quelque chose qui ne va pas. ».


http://www.communicationorale.com/palo.htm
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L’école de Palo Alto: théorie de la communication Empty Re: L’école de Palo Alto: théorie de la communication

Lun 9 Fév 2009 - 9:38
Dossier

L’école de Palo Alto et Paul Watzlawick
Article proposé par l’Institut Gegory Bateson (IGB de Liège)




L’école de Palo Alto regroupe différents chercheurs et psychothérapeutes qui ont élaboré à la fois une conception interactionnelle et synchronique du comportement et une méthode de résolution de problèmes psychologiques, révélant ainsi une vision originale de l’être humain. Elle ouvre la voie à une nouvelle science de la communication et du changement.
C’est au début des années 50 que l’anthropologue Gregory Bateson s’installe dans la région de San Francisco et développe - avec son équipe composée de Jay Haley, John Weakland et Don Jackson - la théorie de la « double contrainte » (double bind) qui envisage la maladie mentale comme un mode d’adaptation à une structure pathologique des relations familiales. Cette théorie provoque un bouleversement des conceptions psychiatriques traditionnelles et contribue au développement de la thérapie familiale. Dans le but d’étudier les implications thérapeutiques de cette approche, Don Jackson fonde, en 1959, le Mental Research Institute (MRI) à Palo Alto. Paul Watzlawick, puis Richard Fisch, rejoignent le MRI et poursuivent les travaux du groupe Bateson. Ce dernier quitte Palo Alto en 1963 alors que Haley et Weakland viennent compléter les effectifs du MRI.

Le groupe Bateson originel s’est alors divisé en deux branches : d’une part, Bateson ouvre son approche de la communication à l’étude d’espèces très différentes (des dauphins aux pieuvres ?) et part à la recherche des fondements épistémologiques d’une « écologie de l’esprit » ; de l’autre, Paul Watzlawick et son équipe du MRI recherchent des moyens d’action thérapeutique plus efficaces. Le modèle thérapeutique familial de Palo Alto va évoluer sous l’influence des pratiques originales de Milton Erickson et atteindre sa version la plus dépouillée avec la naissance du « Centre de thérapie brève » à la fin des années 60.

Cette « thérapie brève » ne s’attarde pas sur l’analyse des causes des problèmes mais se focalise sur le symptôme tel qu’il se manifeste ici-et-maintenant dans le système relationnel du patient. Elle définit quelques prémisses d’intervention qui se révèlent généralisables à la résolution des problèmes humains et sociaux les plus divers. Le thérapeute (ou consultant) définit un objectif précis à son intervention et élabore une stratégie visant à modifier les interactions qui maintiennent le problème au sein du système concerné. La conception cybernétique du symptôme, qui envisage ce dernier comme un moyen d’adaptation à un contexte particulier, entraîne une vision « relativiste » des problèmes psychologiques, ce qui rapproche la démarche du psychothérapeute de celle de l’anthropologue et lui permet, dès lors, de se passer de toute conception normative ou pathologisante des problèmes humains.

L’extrême polarisation entre le désir d’une recherche « pure », manifestée par Gregory Bateson, et le souhait d’une action efficace et rapide, défendue par ses anciens collègues, gagne à être perçue comme un ensemble dynamique. Vision intégrant et transcendant des couples habituellement jugés contradictoires tels que l’individu et le système, la pensée et l’action, la permanence et le changement. Les concepts sur lesquels tant Bateson que l’équipe du MRI appuient leurs travaux ont les mêmes origines cybernétiques et systémiques ; ils posent tous le même regard interactionnel sur le comportement humain. On peut ainsi découvrir, dans ce « groupe invisible » de Palo Alto, une sorte de « structure qui relie », une métaphore qui nous permet de mieux cerner la naissance d’une nouvelle conception de l’homme, d’un nouveau « paradigme » qui établit les bases d’une approche interactionnelle et synchronique du comportement et du processus de changement.

L’école de Palo Alto a mis en évidence la réflexivité du processus scientifique : les prémisses et les valeurs qui guident la pensée du chercheur, orientent sa réflexion et déterminent ses conclusions. Tant Bateson que les membres du MRI ont voulu expliciter les prémisses de leur travail et, en dépit de divergences certaines, celles-ci révèlent bien des valeurs communes. Même respect de la diversité (biologique et sociale), même défiance à l’égard des idéologies, même constat des effets néfastes des « buts conscients ».

Nos prémisses sont toujours partielles et les buts que nous nous fixons sur base de celles-ci sont bien souvent à la source de nos difficultés. Pour Bateson comme pour l’équipe du MRI, ce sont nos efforts délibérés en vue de contrôler notre environnement - donc de court-circuiter les régulations naturelles - qui sont à l’origine des difficultés individuelles, mais également culturelles, sociales et écologiques.

Cette position rapproche l’école de Palo Alto de certaines philosophies orientales comme le taoisme (Bateson) ou le bouddhisme zen (le MRI). Bateson cherchait comment penser en harmonie avec les régulations naturelles au-delà du dualisme corps/esprit ; le MRI cherche comment agir sans laisser les leçons du passé faire obstacle à notre perception du présent.

PAUL WATZLAWICK


PAUL WATZLAWICK(1921-2007), l’une des figures de proue de l’école de Palo Alto Philosophe et psychothérapeute autrichien. Watzlawick est l’une des figures de proue de l’école de Palo Alto. Après un doctorat en philosophie et langues modernes, il devient analyste jungien en 1954, puis part enseigner la psychothérapie au Salvador. En 1960, il découvre les travaux de l’équipe de Gregory Bateson sur la communication et le rôle des paradoxes dans la genèse de la maladie mentale (théorie de la double contrainte). Cette vision interactionnelle du comportement humain lui laisse entrevoir des possibilités théoriques et thérapeutiques intéressantes.

Il s’associe à l’équipe du Mental Research Institute (MRI) de Palo Alto et prolonge les travaux de Bateson en développant une "pragmatique de la communication" interpersonnelle dont il précise les applications psychothérapeutiques. Depuis 1967, il fait partie, avec R. Fisch et J. Weakland, du Centre de thérapie brève du MRI qui s’efforce de formaliser le processus du changement thérapeutique. Ils ont élaboré une méthode de résolution des problèmes psychologiques basée sur une conception interactionnelle du comportement et l’utilisation de techniques spécifiques (souvent paradoxales) de changement.

Pour Watzlawick, "nous faisons nous-mêmes notre malheur", en nous efforçant de reproduire des solutions qui se sont avérées efficaces par le passé alors que notre contexte de vie s’est modifié. Le travail du thérapeute consiste à amener ses patients à renoncer à leurs "essais de solution" infructueux ; il peut y parvenir en modifiant leur vision du problème (recadrage) ou par le biais d’expériences nouvelles souvent induites par des recommandations paradoxales du thérapeute (injonctions comportementales).

Pour Watzlawick, la psychanalyse fait fausse route en se focalisant sur les causes passées des symptômes ; il met en doute le rôle de la prise de conscience et de l’analyse dans le processus de changement ; c’est en se comportant différemment que les patients dépassent leurs difficultés. Dans l’esprit de Karl Popper, Watzlawick estime que la psychothérapie doit limiter ses prétentions au soulagement de la souffrance et éviter les objectifs utopiques (transparence de la communication, connaissance de soi, recherche du bonheur,…). Ces attentes démesurées, ainsi que les paradoxes du type "sois spontané" dans lesquels nous nous enfermons tous bien souvent, sont d’ailleurs pour lui les causes principales des difficultés psychologiques.

Grand pourfendeur des systèmes de pensée fermés sur eux-mêmes, de toutes les idéologies, Watzlawick propose une solution plus souple à notre quête de cohérence intellectuelle. Les théories ne sont que des constructions mentales, affirme-t-il, des "modèles" qu’il ne faut pas prendre pour le phénomène modélisé : nous construisons notre réalité. C’est probablement là le message essentiel des théories "contructivistes" que Watzlawick a contribué à diffuser tant dans les milieux scientifiques que dans le grand public.

Personne ne peut revendiquer une "meilleure" vision de la réalité qu’un autre au nom de quelque critère objectif que ce soit, seule l’utilité du modèle pour la résolution du problème à traiter peut en justifier l’usage et la valeur.


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Merci à l’Institut Gregory Bateson de Liège pour la rédaction de cet article
Voir la présentation de l’IGB sur Mieux-Etre.org
Voir le site de l’IGB
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